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Page:Brunet - Le mariage blanc d'Armandine, contes, 1943.djvu/101

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Je ne sais par où prendre mon récit. La vie ne comporte pas de dénouement, et c’est Dieu qui s’est réservé le dernier acte. Les hommes de théâtre, lorsque leur fantaisie s’avise d’observer le monde, sont perdus et croient vivre un rêve, et les romanciers mettent trop d’ordre dans leurs fictions pour que je m’y retrouve. Le monde, s’il se regarde dans les livres, ne se reconnaît pas plus que vous, qui entendez votre voix sur un disque…

En outre, je suis embarrassé. L’aventure que j’ai dessein de conter fut la chronique des journaux et des conversations. Quand on parle de Jules Langlais, on s’écrie encore : « Jules Langlais, de l’affaire Brossard ! » Décidément, mon ami Langlais (je dis mon ami, par habitude : en fait, Jules Langlais n’eut jamais