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Page:Brunet - Le mariage blanc d'Armandine, contes, 1943.djvu/154

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À la maison, Patsy l’attendait devant la porte. Il eut un regard de surprise, puis, impassible :

— As-tu perdu un pain de ta fournée, Patsy ? T’as l’air bien drôle ?

Ils entrèrent :

— Dis-moi ce que t’as… T’as l’air d’une fille qui vient à confesse.

La confession n’était pas réjouissante. Patsy avait été malade, le beau-frère avait encore perdu sa place, le locataire n’avait pas payé depuis trois mois…

— Poursuis-le, mets-le dehors…

Enfin, elle ne pourrait pas payer ses intérêts.

— Je t’avais dit que c’était la dernière fois. J’ai rien qu’une parole. C’était la dernière fois. Je te donne trente jours… Si tu trouves pas l’argent, je te fais vendre… Je vis pas de l’air du temps, comme il y en a.

Patsy était à bout. Elle pleura. Pesant n’avait jamais vu pleurer la fille, qui, perdant ses couleurs, restait rieuse, d’une bravoure insouciante.

— Les larmes, ça prend pas avec moi, tu peux les essuyer. On est pas au théâtre.

Patsy ne sut que se fâcher :