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Page:Brunet - Le mariage blanc d'Armandine, contes, 1943.djvu/172

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à l’intérieur durant la messe. On vit même quelques autos (c’était au début de l’autre guerre), des autos qui faisaient s’attrouper les gamins. Florestine rayonnait. C’est elle qui disait la bonne aventure. Pour une fois et le bon motif, elle pouvait tirer les cartes : le Père lui en avait donné permission, vu que c’était dans un but de charité. Prudente et scrupuleuse, elle avait pourtant averti les curieux qu’il ne fallait point ajouter foi au hasard, et ne manquait pas de le répéter aux instants palpitants de la consultation.

Connaissant, comme on devine, l’histoire anecdotique de chacun, ses horoscopes se montraient piquants et les vieux malins observaient : « Elle a beau être pieuse, Florestine, elle parle au diable ».

La tombola la passionnait au point que, deux jours de suite, elle arriva au confiteor de la messe. Ses communions diminuaient de ferveur : heureusement qu’elle travaillait pour le bon Dieu !

La semaine passait, le stock de la tombola s’épuisait, et l’argent en caisse s’amoncelait. Il y avait déjà plusieurs jours que la toiture et ses bardeaux étaient payés. Néanmoins, Flores-