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Page:Brunet - Le mariage blanc d'Armandine, contes, 1943.djvu/178

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Paillettes d’or sur le petit nombre des élus — avait donné l’exemple à tout le comté. Depuis deux jours, elle n’était pas allée à la messe, elle n’avait pas communié ! Pas de chemin de croix, non plus, ni de méditation, ni de lecture spirituelle dans ses Paillettes. Florestine se damnait. Depuis la lettre, elle n’avait récité qu’un rosaire, « afin que Dieu éclaire monseigneur ».

Au surplus, très fatiguée par sa tombola et comme étourdie par son inaction soudaine, Florestine se sentait vraiment malade.

Elle l’était, puisqu’une attaque d’apoplexie l’emporta justement le dimanche, à l’heure de la grand’messe.

— Dieu lui a fait la grâce de ne pas manquer celle-là, dit le curé, qui, avec la fabrique fut le légataire universel de Mlle Florestine Huppé. Il y avait un legs particulier de mille dollars pour monseigneur.

Requiescat in pace. Le bruit de la rivière profonde et traîtresse, qui longe le petit cimetière et la brise perpétuelle de l’Anse-à-Pitrot bercent le calme de Florestine, dont la dévotion conquérante trouve enfin le repos.