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Page:Brunet - Le mariage blanc d'Armandine, contes, 1943.djvu/63

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on n’a pas de cheveux, et même quand on n’a pas de tête. » Fin comme une mouche, le père Panneton…

Je laissai monsieur Lapointe à sa femme et ses amours. J’étais gêné, troublé par je ne sais quoi. Je voulais à la fois connaître ce ménage sans doute bizarre et je le craignais. Je ne le connus que plus tard, ma bougeotte m’éloignant du journal et de monsieur Lapointe. De loin en loin, je le rencontrais :

— Une bonne pipée de tabac, monsieur Berthelot, une bonne pipée, c’est encore du mélange Lapointe.

Il riait toujours du même rire. Son binocle tanguait, roulait, valsait et enfin s’équilibrait, en glissant je ne sais par quelle magie de bas en haut du grand nez : il avait du reste une façon à lui de secouer la tête qui remettait tout en place.

Une autre fois, il me parut moins gai. Toujours plaisantin, on aurait dit qu’il digérait mal son collège.

L’un de ses voisins que je connaissais m’en apprit la raison. C’était un événement qui en amena pas mal d’autres dans la vie de monsieur Lapointe. Jusqu’à ce jour, il avait été heureux,