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Page:Brunet - Le mariage blanc d'Armandine, contes, 1943.djvu/87

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Il s’agenouillait dévotement, les mains jointes devant les cierges.

— Venez, Gustave, venez, vous avez troublé ma méditation.

De son souffle court, elle éteignit les cierges, un à un, puis, avec des palpitations, croyant tomber, elle revint à son banc. Elle dut s’asseoir.

— Vous me ferez mourir, Gustave… À genoux, et demandez pardon à Dieu.

Une autre fois, elle le surprit qui, avec des gamins ricaneurs, lançait des cailloux dans la mare. Elle avait le sang au visage, ses deux mains pressaient son cœur qui battait à éclater. Dans un souffle, elle fit :

— Petits voyous, petits voleurs, allez-vous-en !

Détachant une branche, elle en frappa Gustave, qu’elle ramena pleurnichant à la maison. Le soir, elle le conduisit au curé :

— Je suis responsable devant Dieu, monsieur le curé, vous allez confesser cet enfant, qui se damne.

Maintenant, lorsqu’elle allait donner ses leçons, elle laissait Gustave dans la cuisine du presbytère, avec la vieille Delima, qu’elle