goisse et on l’avait laissé partir après vingt-quatre heures, sans l’inquiéter. Mais sa dôpe en avait été gâtée pour plusieurs jours, et c’était comme s’il fût revenu à son pays natal, se rétablissant malaisément avec les habitudes anciennes.
Une garde arrivait :
— Vous n’êtes pas couché ? Le docteur veut d’abord que vous vous couchiez… Je vais vous prendre une prise de sang.
– Le docteur ne vous a pas parlé de piqûre ? Vous savez, je suis un intime du docteur Dufresne…
— C’est la règle, une prise de sang, d’abord… Je reviens, mettez-vous au lit…
Philippe maintenant craignait qu’on ne le dévêtît de force, et il murmurait : « Je suis un homme libre, je suis un homme libre… » Il songeait à la séquestration et à l’habéas corpus. Il se mit quand même au lit : « Tout à l’heure, je partirai, ou je brise tout… »
La garde revenait avec la seringue et un petit plateau où il y avait un verre rempli d’un liquide incolore :
— Donnez votre bras…
— Vous ne me ferez pas mal, je suis douillet comme un enfant, les nerfs à fleur de peau…
Lorsque l’aiguille pénétra, il se recroquevilla sur lui-même, ses genoux tremblaient, et il regardait son sang qui montait dans la seringue :