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Page:Brunet - Les hypocrites (1) - La folle expérience de Philippe, 1945.pdf/224

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DE PHILIPPE

lagement qu’il baissa la tête devant la huitième station. Il pria pour ceux qui se confessaient, il s’unit à toutes les saintes âmes qui, avec les saintes femmes, accompagnent dans les siècles des siècles Jésus sur son Chemin. Avec ferveur, devant le Crucifiement, il s’agenouilla longtemps, renouvelant ses actes de contrition pour lui et pour les autres.

À son banc, il se dit : « J’ai la contrition parfaite… Tant pis si le prêtre comprend mal. L’absolution effacera tout… » Il ne s’en traitait pas moins de pharisien, et de plus en plus il craignait de faire une confession sacrilège.

Enfin, Philippe prit sa place à côté du confessionnal. Entre deux distractions, il eut le temps d’un Ave. De l’autre côté, un homme faisait une confession interminable : Philippe voyait les pieds qui dépassaient le compartiment. Il avait chaud pour ce pauvre diable, et Philippe vit son péché : il était étendu à côté d’une femme laide. Philippe méprisait ces péchés de pauvre, ce qui le ramenait à lui-même, à des aventures aussi pitoyables.

Les jambes remuèrent, disparurent, puis surgit, sous la tenture, le vieux qui l’agaçait à la messe, chaque matin. Philippe eut un sursaut : « Ce n’est pas un adultère, mais une gourmandise de vieux garçon. » Et Philippe à son tour entra dans le confessionnal. Il y avait un grand Christ de métal, qui brillait faiblement : Philippe pensa aux pénitences stupides que lui don-