lui, Philippe reprit d’un air sournois : « Priez aussi pour des âmes que je voudrais convertir. » Philippe se redressait dans la fierté de son apostolat.
Il sortit, se rappelant surtout que le prêtre lui avait donné comme pénitence à lire l’épître du dimanche : « Il y a des prêtres plus intelligents que ceux qui nous demandent de prier dix fois la Bonne Sainte Anne. »
Agenouillé, libéré, Philippe s’abandonnait à l’amour de Dieu. Plus de craintes d’avoir fait une confession sacrilège. Il priait de toutes ses forces pour les autres et pour lui. Et c’est avec allégresse qu’au sortir de l’église, il alluma une cigarette, qu’il jeta pour manger, au restaurant, une tablette de chocolat. Philippe était en état de grâce spirituel et corporel. Le monde était beau, et il aurait entonné le Cantique des Trois Enfants, si la poésie ne lui en avait point paru trop maigre pour sa joie.