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Page:Brunetière - Cinq lettres sur Ernest Renan, 1904.djvu/106

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était avec eux, ne fût-ce que par la manière dont la question religieuse est traitée dans ce livre.

Oui, finissons-en avec l’équivoque ! J’ai loué largement, dans ces Lettres, l’écrivain, l’historien l’érudit, et je ne crois point avoir médit de l’homme. Si je l’avais fait, ce serait par mégarde, et je tiens à redire que les complaisances de sa vieillesse pour la popularité,

 Cette grande impudique
Qui, le ventre au soleil, comme la Nymphe antique
 Livre à qui veut ses flancs ouverts.

ne sauraient faire oublier la dignité de son âge mûr, et la sincérité, la gravité de sa jeunesse. Mais il n’est plus ici question que de ses idées et de son influence, et je dis qu’en vain se réclamerait-on du droit de s’isoler dans l’indifférence de l’épicurisme, il faut être avec ou contre Renan[1].

Il est l’auteur de la Vie de Jésus. Si cela veut

  1. C’est le cas de citer, une fois de plus, les paroles de Strauss, dans la Préface de sa Nouvelle Vie de Jésus, 1864 : « Quand on écrit sur les maîtres de Ninive ou sur les Pharaons d’Egypte, on peut n’avoir qu’un intérêt historique. Mais le christianisme est une puissance tellement vivante, et la question de ses origines implique de telles conséquences pour le présent le plus immédiat, qu’il faudrait plaindre l’imbécillité des critiques qui ne porteraient à ces questions qu’un intérêt purement historique.