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Page:Brunetière - Cinq lettres sur Ernest Renan, 1904.djvu/13

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On y lit, entre autres gentillesses, que, « pour augmenter l’éclat de ces fêtes mémorables, et pour en préciser davantage la haute signification, M. le Président du Conseil des Ministres se rendra lui-même à Tréguier » ; et, sans compter que l’on ne conçoit pas bien qu’il pût s’y rendre autrement que lui-même, vous vous êtes demandé, comme moi, ce qu’il y viendrait faire. Est-ce que ce sont par hasard les paroles de M. Combes qui ajouteront quelque chose à la « gloire » d’Ernest Renan ? Passe encore pour celles d’un Anatole France et d’un Marcelin Berthelot ! Ou bien, si l’opinion publique était peut-être incertaine, et ne savait ce qu’elle doit penser de Renan, est-ce que c’est M. Combes qui la fixerait ? Et quel « éclat » enfin la présence de M. Combes apportera-t-elle à ces « fêtes mémorables », si ce n’est celui que nous lui prêterons, nous qui payons les déplacements,

    cultivateurs et jusqu’à des enfants de moins de seize ans dont le seul tort était d’avoir écouté la voix de la nature ou les ordres de leurs pères ». (A. Duruy.)

    Si sa conduite en cette circonstance tragique fait donc sur la mémoire de Hoche une tache ineffaçable, on a raison de penser que ce n’était pas à Quiberon qu’il convenait de lui élever une statue ; que les « Bleus de Bretagne » le savaient fort bien ; et que cependant, si c’est pour ce motif même qu’ils ont voulu qu’elle s’élevât là, il est bon qu’on le sache.