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Page:Brunetière - Cinq lettres sur Ernest Renan, 1904.djvu/15

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Mais la dernière phrase de l’Appel est sans doute la plus éloquente : « Cette fête, nous la voulons glorieuse, nous la souhaitons pacifique. » Et nous, qui la souhaitons, et même qui « l’espérons » telle, nous nous sommes demandé comment elle pourrait ne pas l’être ; et pourquoi nos « adversaires » ont éprouvé le besoin de « souhaiter » expressément qu’elle le fût ? Eh quoi ! la chose n’allait donc pas sans dire ? Il m’est arrivé quelquefois d’inaugurer des statues. Je n’ai jamais éprouvé le besoin, ni moi, ni ceux qui les inauguraient avec moi, de « souhaiter » que la cérémonie fût « pacifique ». Il nous eût semblé qu’un tel souhait fût une « provocation ». Est-ce peut-être là ce que les « Bleus de Bretagne » ont voulu faire, tout en ne le disant pas ? et ne se servir du nom de Renan que comme d’un prétexte à soulever les passions, en protestant de l’innocence de leurs intentions ? Ils nous insultent ; et même, ils n’ont organisé ces fêtes de Tréguier que pour nous insulter. Si nous ne sentions pas l’insulte, ils en seraient fâchés ! Mais, l’ayant sentie, si nous y répondions, c’est nous qui troublerions « la paix publique » ; et, d’une cérémonie qu’ils