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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome I, partie 2.pdf/272

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puisque cette chaleur solaire ne peut pénétrer qu’à une très petite profondeur. Ainsi la densité totale de la masse entière de la planète n’a aucun rapport avec cette chaleur qui lui est envoyée du soleil.

Dès lors il me paraît certain que la densité des planètes ne dépend en aucune façon du degré de chaleur qui leur est envoyée du soleil, et qu’au contraire cette densité des planètes doit avoir un rapport nécessaire avec leur vitesse, laquelle dépend d’un autre rapport, qui me paraît immédiat, c’est celui de leur distance au soleil. Nous avons vu que les parties les plus denses se sont moins éloignées que les parties les moins denses, dans le temps de la projection générale. Mercure, qui est composé des parties les plus denses de la matière projetée hors du soleil, est resté dans le voisinage de cet astre ; tandis que Saturne, qui est composé des parties les plus légères de cette même matière projetée, s’en est le plus éloigné. Et comme les planètes les plus distantes du soleil circulent autour de cet astre avec plus de vitesse que les planètes les plus voisines, il s’ensuit que leur densité a un rapport médiat avec leur vitesse, et plus immédiat avec leur distance au soleil. Les distances des six planètes au soleil, sont comme

4,7,10,15,52,95.

Leurs densités comme 2 040, 1 270, 1 000, 730, 292, 184.

Et si l’on suppose les densités en raison inverse des distances, elles seront 2 040, 1 160, 889 1/2, 660, 210, 159 ; ce dernier rapport entre leurs densités respectives est peut-être plus réel que le premier, parce qu’il me parait fondé sur la cause physique qui a dû produire la différence de densité dans chaque planète.





ADDITIONS ET CORRECTIONS

À L’ARTICLE QUI A POUR TITRE : GÉOGRAPHIE.



I. — Sur l’étendue des continents terrestres.

J’ai dit que la ligne « que l’on peut tirer dans la plus grande longueur de l’ancien continent, est d’environ 3 600 lieues. » J’ai entendu des lieues comme on les compte aux environs de Paris, de 2 000 ou 2 100 toises chacune, et qui sont d’environ 27 au degré.

Au reste, dans cet article de géographie générale, j’ai tâché d’apporter l’exactitude que demandent des sujets de cette espèce ; néanmoins il s’y est glissé quelques petites erreurs et quelques négligences. Par exemple : 1o je n’ai pas donné les noms adoptés ou imposés par les Français à plusieurs contrées de l’Amérique ; j’ai suivi en tout les globes anglais faits par Senex, de deux pieds de diamètre, sur lesquels les cartes que j’ai données ont été copiées exactement. Les Anglais sont plus justes que nous à l’égard des nations qui leur sont indifférentes ; ils conservent à chaque pays le nom originaire ou celui que leur a donné le premier qui les a découverts. Au contraire, nous donnons souvent nos noms français à tous les pays où nous abordons, et c’est de là que vient l’obscurité de la nomenclature géographique dans notre langue. Mais comme les lignes qui traversent les deux continents dans leur plus grande longueur sont bien indiquées dans mes cartes par les deux points extrêmes et par plusieurs autres points intermédiaires, dont les noms sont généralement adoptés, il ne peut y avoir sur cela aucune équivoque essentielle.

2o J’ai aussi négligé de donner le détail du calcul de la superficie des deux continents, parce qu’il est aisé de le vérifier sur un grand globe. Mais comme on a paru désirer ce