Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome III.djvu/369

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mélange artificiel ; 2o l’étain allié dans les fonderies, suivant l’usage ou la loi des différents pays[1] ; 3o l’étain ouvragé par les potiers[2]. Ces habiles chimistes ont reconnu, par des comparaisons exactes et multipliées, que les étains de Malaca et de Banca, ainsi que celui qu’ils ont reçu d’Angleterre, en petits échantillons de quatre à cinq onces, et aussi celui qui se vend à Paris, sous le nom d’étain doux, ont tous le plus grand et le même éclat, qu’ils résistent, également et longtemps, aux impressions de l’air sans se ternir ; qu’ils sont les uns et les autres si ductiles ou extensibles, qu’on peut aisément les réduire, sous le marteau, en feuilles aussi minces que le plus fin papier, sans y faire de gerçure ; qu’on en peut plier une verge d’une ligne de diamètre quatre-vingts fois à angle droit sans la rompre ; que le cri de ces étains doux est différent de celui des étains aigres, et qu’enfin ces étains doux, de quelque pays qu’ils viennent, sont tous de la même densité ou pesanteur spécifique[3].


  1. La seconde classe de l’étain que nous examinons comprend celui que nous tirons en très grande quantité de l’Angleterre, d’où on nous l’envoie en lingots d’environ trois cents livres ; nous les appelons gros saumons. Cet étain est d’un grand usage parmi nous, et il se débite aux différents ouvriers en petites baguettes triangulaires de neuf à dix lignes de pourtour, et d’environ un pied et demi de long… Il n’est pas pur, et, selon M. Geoffroy, il a reçu en Angleterre même l’alliage prescrit par la loi du pays. Idem, p. 27.
  2. À l’égard de la troisième classe, elle renferme, comme nous l’avons dit, tous les étains ouvragés, et vendus par les potiers d’étain sous toutes sortes de formes. Le premier en rang est celui qu’ils vendent sous la marque d’étain fin ; le second sous celle d’étain commun, et le troisième sous le nom de claire étoffe ou simplement de claires. Idem, p. 28.
  3. Recherches sur l’étain, par MM. Bayen et Charlard, p. 29 et 30.