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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/516

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II.LA PERDRIX DE ROCHE OU DE LA GAMBRA.

Cette perdrix[NdÉ 1] prend son nom des lieux où elle a coutume de se tenir par préférence : elle se plaît, comme les perdrix rouges, parmi les rochers et les précipices ; sa couleur générale est un brun obscur, et elle a sur la poitrine une tache couleur de tabac d’Espagne. Au reste, ces perdrix se rapprochent encore de la perdrix rouge par la couleur des pieds, du bec et du tour des yeux ; elles sont moins grosses que les nôtres et retroussent la queue en courant ; mais, comme elles, elles courent très vite et ont en gros la même forme[1] ; leur chair est excellente.

III.LA PERDRIX PERLÉE DE LA CHINE.

Cette perdrix[NdÉ 2], qui n’est connue que par la description de M. Brisson[2], paraît propre à l’extrémité orientale de l’ancien continent : elle est un peu plus grosse que notre perdrix rouge ; elle a la forme, le port de la queue, la brièveté des ailes et toute la tournure de la perdrix ; elle a, de notre rouge ordinaire, la gorge blanche, et, de celle d’Afrique, les éperons plus longs et plus pointus ; mais elle n’a pas, comme elle, le bec et les pieds rouges ; ceux-ci sont roux et le bec est noirâtre, ainsi que les ongles ; le fond de son plumage est de couleur obscure, égayée sur la poitrine et les côtés par une quantité de petites taches rondes de couleur plus claire, d’où j’ai pris occasion de la nommer perdrix perlée ; elle a, outre cela, quatre bandes remarquables qui partent de la base du bec et se prolongent sur les côtés de la tête ; ces bandes sont alternativement de couleur claire et rembrunie.

IV.LA PERDRIX DE LA NOUVELLE-ANGLETERRE[3].

Je mets cet oiseau d’Amérique[NdÉ 3] et les suivants à la suite des perdrix, non que je les regarde comme de véritables perdrix, mais tout au plus comme leurs représentants, parce que ce sont ceux des oiseaux du nouveau monde qui ont le plus de rapport avec les perdrix, lesquelles certainement n’ont pas l’aile assez forte ni le vol assez élevé pour avoir pu traverser les mers qui séparent le vieux continent du nouveau.

  1. Voyez Journal de Stibbs, p. 287 ; et l’abbé Prévost, t. III, p. 309.
  2. Brisson, Ornithologie, t. Ier, p. 234.
  3. Brisson, Ornithologie, t. Ier, p. 229.
  1. Elle ne constitue probablement qu’une variété de l’espèce précédente. [Note de Wikisource : Il s’agit de l’actuel Ptilopachus petrosus Gmelin, vulgairement poulette de roche ; cet oiseau n’est pas de la même famille que les perdrix, ni que les francolins, mais de celle des colins et des tocros.]
  2. Tetrao perlatus L. [Note de Wikisource : actuellement Francolinus pintadeanus Scopoli, vulgairement francolin perlé].
  3. C’est le Tetrao marylandicus de Linné [Note de Wikisource : actuellement sous-espèce du Colinus virginianus Linnæus, vulgairement colin de Virginie ; Buffon a raison de ne pas les regarder comme de véritables perdrix : ces oiseaux ne sont pas de la même famille].