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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/616

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Le choucari a les narines recouvertes en entier comme les choucas ; il a aussi le bec conformé à peu près de même, si ce n’est que l’arête de la pièce supérieure est, non pas arrondie comme dans les choucas, mais anguleuse comme dans le colnud. Il a encore d’autres rapports avec cette dernière espèce, et lui ressemble par les proportions relatives de ses ailes qui ne s’étendent pas au delà de la moitié de la queue, par ses petits pieds, par ses ongles courts ; en sorte qu’on ne peut se dispenser de le placer, ainsi que le précédent, entre le colnud et les choucas. Sa longueur, prise de la pointe du bec au bout de la queue, est d’environ onze pouces.

Nous sommes redevables de cette espèce nouvelle, ainsi que de là précédente, à M. Sonnerat.

V.LE COLNUD DE CAYENNE.

Je mets le colnud de Cayenne[NdÉ 1] à la suite des choucas, quoiqu’il en diffère à plusieurs égards ; mais, à tout prendre, il m’a paru en différer moins que de tout autre oiseau de notre continent.

Il a, comme le no II ci-dessus, le bec fort large à sa base, et il a encore avec lui un autre trait de conformité en ce qu’il est chauve ; mais il l’est d’une autre manière : c’est le cou qu’il a presque nu et sans plumes. La tête est couverte, depuis et compris les narines, d’une espèce de calotte de velours noir, composée de petites plumes droites, courtes, serrées et très douces au toucher : ces plumes deviennent plus rares sous le cou, et bien plus encore sur ses côtés et à sa partie supérieure.

Le colnud est à peu près de la grosseur de nos choucas, et on peut ajouter qu’il porte leur livrée, car tout son plumage est noir, à l’exception de quelques-unes des couvertures et des pennes de l’aile, qui sont d’un gris blanchâtre.

À voir les pieds de celui que j’ai observé, on jugerait que le doigt postérieur a été tourné par force en arrière ; mais que naturellement et de lui-même, il se tourne en avant, comme dans les martinets. J’ai même remarqué qu’il était lié par une membrane avec le doigt intérieur de chaque pied. C’est une espèce nouvelle.

VI.LE BALICASE DES PHILIPPINES.

Je répugne à donner à cet oiseau[NdÉ 2] étranger le nom de choucas, parce qu’il est aisé de voir, par la description même de M. Brisson, qu’il diffère des choucas à plusieurs égards.

Il n’a que quinze à seize pouces de vol, et n’est guère plus gros qu’un

  1. Corvus nudus et Gracula fetida Gmel. (Gracula nudicollis Sh.) [Note de Wikisource : actuellement Gymnoderus foetidus Linnæus, vulgairement cotinga à col nu ; il est de la même famille la coracine chauve, no II de cet article].
  2. Corvus balicassius L. [Note de Wikisource : actuellement Dicrurus balicassius Gmelin, vulgairement drongo balicassio ; voyez la note au no I].