Aller au contenu

Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/637

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

V.LE BLANCHE-COIFFE OU LE GEAI DE CAYENNE[1].

Il est à peu près de la grosseur de notre geai commun, mais il a le bec plus court, les pieds plus hauts, la queue et les ailes plus longues à proportion, ce qui lui donne un air moins lourd et une forme plus développée[NdÉ 1].

On peut lui trouver encore d’autres différences, principalement dans le plumage : le gris, le blanc, le noir et différentes nuances de violet, font toute la variété de ses couleurs ; le gris sur le bec, les pieds et les ongles ; le noir sur le front, les côtés de la tête et la gorge ; le blanc autour des yeux, sur le sommet de la tête et le chignon jusqu’à la naissance du cou, et encore sur toute la partie inférieure du corps ; le violet, plus clair sur le dos et les ailes, plus foncé sur la queue ; celle-ci est terminée de blanc et composée de douze pennes dont les deux du milieu sont un peu plus longues que les latérales.

Les petites plumes noires qu’il a sur le front sont courtes et peu flexibles : une partie, se dirigeant en avant, recouvre les narines ; l’autre partie, se relevant en arrière, forme une sorte de toupet hérissé.

VI.LE GARLU OU LE GEAI À VENTRE JAUNE DE CAYENNE.

C’est celui de tous les geais qui a les ailes les plus courtes, et qu’on peut le moins soupçonner d’avoir fait le trajet des mers qui séparent les deux continents, d’autant moins qu’il se tient dans les pays chauds[NdÉ 2]. Il a les pieds courts et menus, et la physionomie caractérisée. Je n’ai rien à ajouter, quant aux couleurs, à ce que la figure présente[NdÉ 3], et l’on ne sait encore rien de ses mœurs ; on ne sait pas même s’il relève les plumes de sa tête en manière de huppe, comme font les autres geais. C’est une espèce nouvelle[2].

VII.LE GEAI BLEU DE L’AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE[3].

Cet oiseau[NdÉ 4] est remarquable par la belle couleur bleue de son plumage, laquelle domine avec quelque mélange de blanc, de noir et de pourpre, sur

  1. C’est le geai de Cayenne de M. Brisson, t. II, p. 52.
  2. Un voyageur instruit a cru reconnaître dans la figure enluminée de cet oiseau celui qu’on appelle à Cayenne bon jour commandeur, parce qu’il semble prononcer ces trois mots : mais il me reste des doutes sur l’identité de ces deux oiseaux, parce que ce même voyageur m’a paru confondre le garlu ou geai à ventre jaune avec le tyran du Brésil : celui-ci ressemble, en effet, au premier par le plumage, mais il a le bec tout différent.
  3. C’est le geai bleu de Canada de M. Brisson, t. Ier, p. 55.
  1. Corvus cayanus L. [Note de Wikisource : actuellement Cyanocorax cayanus Linnæus, vulgairement geai de Cayenne].
  2. Corvus flavus L. — D’après Cuvier, « le Garlu ou Geai à ventre jaune de Cayenne est le même oiseau que le Tyran à ventre jaune (Lanius sulfuraceus Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Pitangus sulphuratus Linnæus, vulgairement tyran quiquivi].) »
  3. No 249 des planches enluminées de Buffon.
  4. Corvus cristatus L. [Note de Wikisource : actuellement Cyanocitta cristata Linnæus, vulgairement geai bleu].