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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/653

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mage est plus rembruni ; son bec est aussi plus large à sa base, plus crochu et de couleur jaune ; enfin, c’est de tous les rolliers celui qui a les ailes les plus longues.

M. Sonnerat a remis depuis peu au Cabinet du Roi un oiseau ressemblant presque en tout au rollier des Indes ; il a seulement le bec encore plus large : aussi l’avait-on étiqueté du nom de grand’gueule de crapaud. Mais ce nom conviendrait mieux au tette-chèvre.

IV.LE ROLLIER DE MADAGASCAR.

Cette espèce[NdÉ 1] diffère de toutes les précédentes par le bec, qui est plus épais à sa base ; par les yeux, qui sont plus grands ; par la longueur des ailes et de la queue, quoique cependant celle-ci n’ait point les pennes extérieures plus longues que les intermédiaires ; enfin par l’uniformité de plumage, dont la couleur dominante est un brun pourpre ; seulement le bec est jaune, les plus grandes pennes de l’aile sont noires, le bas-ventre est d’un bleu clair, la queue est de même couleur, bordée à son extrémité d’une bande de trois nuances : pourpre, bleu clair, et la dernière bleu foncé presque noir. Du reste, cet oiseau a tous les autres caractères apparents des rolliers, les pieds courts, les bords du bec supérieur échancrés vers la pointe, les petites plumes qui naissent autour de sa base relevées en arrière, les narines découvertes, etc.

V.LE ROLLIER DU MEXIQUE.

C’est le merle du Mexique de Seba, dont M. Brisson a fait son huitième rollier[NdÉ 2]. Il faudrait l’avoir vu pour le rapporter à sa véritable espèce, car cela serait assez difficile d’après le peu qu’en a dit Seba, lequel est ici L’auteur original. Si je l’admets en ce moment parmi les rolliers, c’est que, n’ayant aucune raison décisive de lui donner l’exclusion, j’ai cru devoir m’en rapporter sur cela à l’avis de M. Brisson, jusqu’à ce qu’une connaissance plus exacte confirme ou détruise cet arrangement provisionnel. Au reste, les couleurs de cet oiseau ne sont point du tout celles qui dominent ordinairement dans le plumage des rolliers. La partie supérieure du corps est d’un gris obscur mêlé d’une teinte de roux, et la partie inférieure d’un gris plus clair relevé par des marques couleur de feu[1].

  1. Voyez Seba, t. Ier, pl. 64, fig. v.
  1. Coracias madagascariensis L. [Note de Wikisource : actuellement Eurystomus glaucurus Statius Müller, vulgairement rolle violet].
  2. Coracias mexicana L. [Note de Wikisource : Il s’agit du même oiseau que le mésangeai du Canada ; voyez l’article du geai brun du Canada.]