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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/655

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AVERTISSEMENT


J’en étais au seizième volume de mon ouvrage sur l’histoire naturelle, lorsqu’une maladie grave et longue a interrompu pendant près de deux ans le cours de mes travaux. Cette abréviation de ma vie, déjà fort avancée, en produit une dans mes ouvrages. J’aurais pu donner, dans les deux ans que j’ai perdus, deux ou trois autres volumes de l’histoire des oiseaux, sans renoncer pour cela au projet de l’histoire des minéraux, dont je m’occupe depuis plusieurs années. Mais me trouvant aujourd’hui dans la nécessité d’opter entre ces deux objets, j’ai préféré le dernier comme m’étant plus familier, quoique plus difficile, et comme étant plus analogue à mon goût par les belles découvertes et les grandes vues dont il est susceptible. Et, pour ne pas priver le public de ce qu’il est en droit d’attendre au sujet des oiseaux, j’ai engagé l’un de mes meilleurs amis, M. Gueneau de Montbeillard, que je regarde comme l’homme du monde dont la façon de voir, de juger et d’écrire a plus de rapport avec la mienne, je l’ai engagé, dis-je, à se charger de la plus grande partie des oiseaux ; je lui ai remis tous mes papiers à ce sujet : nomenclature, extraits, observations, correspondances ; je ne me suis réservé que quelques matières générales et un petit nombre d’articles particuliers déjà faits en entier ou fort avancés. Il a fait de ces matériaux informes un prompt et bon usage, qui justifie bien le témoignage que je viens de rendre à ses talents ; car, ayant voulu se faire juger du public sans se faire connaître, il a imprimé, sous mon nom, tous les chapitres de sa composition, depuis l’autruche jusqu’à la caille, sans que le public ait paru s’apercevoir du changement de main ; et, parmi les morceaux de sa façon, il en est, tel que celui du paon, qui ont été vivement applaudis et par le public et par les juges les plus sévères. Il ne m’appartient donc en propre dans le second volume de l’histoire des oiseaux que les articles du pigeon, du ramier et des tourterelles ; tout le reste, à quelques pages près de l’histoire du coq, a été écrit et composé par M. de Montbeillard. Après cette déclaration, qui est aussi juste qu’elle était nécessaire, je dois encore avertir que pour la suite de l’histoire des oiseaux, et peut-être de celle des végétaux,