Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/696

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LE TROUPIALE OLIVE DE CAYENNE[NdÉ 1]

Cet oiseau n’a que six à sept pouces de longueur ; il doit son nom à la couleur olivâtre qui règne sur la partie postérieure du cou, sur le dos, la queue, le ventre et les couvertures des ailes ; mais cette couleur n’est point partout la même : plus sombre sur le cou, le dos et les couvertures des ailes les plus voisines, un peu moins sur la queue, elle devient beaucoup plus claire sous le ventre, comme aussi sur la plus grande partie des couvertures des ailes les plus éloignées du dos, avec cette différence entre les grandes et les petites, que celles-ci sont sans mélange d’autre couleur, au lieu que les grandes sont variées de brun. La tête, la gorge, le devant du cou et la poitrine sont d’un brun mordoré, plus foncé sous la gorge et tirant à l’orangé sur la poitrine où le mordoré se fond avec la couleur olivâtre du dessous du corps. Le bec et les pieds sont noirs ; les pennes de l’aile et quelques-unes de ses grandes couvertures les plus proches du bord extérieur sont de la même couleur, mais bordées de blanc.

Au reste, la forme du bec est celle des troupiales, la queue est assez longue, et les ailes, dans leur situation de repos, ne s’étendent pas au tiers de sa longueur.


LE CAP-MORE[NdÉ 2]

Les deux individus, représentés dans les planches 375 et 376, ont été apportés par un capitaine de vaisseau qui avait ramassé une quarantaine d’oiseaux de différents pays, entre autres du Sénégal, de Madagascar, etc., et qui avait nommé ceux-ci pinsons du Sénégal. Je leur ai donné le nom de cap-more à cause de leur capuchon mordoré, et j’ai substitué ce nom, qui exprime l’accident le plus remarquable de leur plumage, à la dénomination impropre de troupiales du Sénégal : elle m’a paru impropre, cette dénomination, soit à raison du climat indiqué, qui n’est point celui des troupiales, soit à raison même de l’espèce désignée ; car le cap-more s’éloigne assez de l’espèce des troupiales et par les proportions du bec, de la queue et des ailes, et par la manière dont il travaille son nid, pour qu’on doive l’en distinguer par un nom particulier ; et il pourrait se faire que, sans être un véritable troupiale, il fût en Afrique le représentant de cette espèce américaine. Les deux dont il s’agit ici ont appartenu à une personne d’un haut rang, qui

  1. Oriolus olivaceus Gmel.. [Note de Wikisource : Espèce douteuse, peut-être le même que le carouge olive de la Louisiane.]
  2. Oriolus textor Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Ploceus cucullatus Statius Müller, vulgairement tisserin gendarme, de la famille des Plocéidés].