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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome V.djvu/704

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LE CASSIQUE DE LA LOUISIANE

Le blanc et le violet changeant, tantôt mêlés ensemble et tantôt séparés, composent toutes les couleurs de cet oiseau[NdÉ 1]. Il a la tête blanche ainsi que le cou, le ventre et le croupion ; les pennes des ailes et de la queue sont d’un violet changeant et bordées de blanc ; tout le reste du plumage est mêlé de ces deux couleurs.

C’est une espèce nouvelle, tout récemment arrivée de la Louisiane ; on peut ajouter que c’est le plus petit des cassiques connus : il n’a que dix pouces de longueur totale, et ses ailes, dans leur état de repos, ne s’étendent que jusqu’au milieu de la queue qui est un peu étagée.


LE CAROUGE[1]

En général, les carouges[NdÉ 2] sont moins gros et ont le bec moins fort à proportion que les troupiales ; celui de cet article a le plumage peint de trois couleurs, distribuées par grandes masses. Ces couleurs sont : 1o le brun rougeâtre qui règne sur toute la partie antérieure de l’oiseau, c’est-à-dire la tête, le cou et la poitrine ; 2o le noir plus ou moins velouté sur le dos, les pennes de la queue, celles des ailes et sur leurs grandes couvertures, et même sur le bec et les pieds ; 3o enfin l’orangé foncé sur les petites couvertures des ailes, le croupion et les couvertures de la queue. Toutes ces couleurs sont plus ternes dans la femelle.

La longueur du carouge est de sept pouces ; celle du bec de dix lignes, celle de la queue de trois pouces et plus ; le vol de onze pouces, et les ailes dans leur état de repos s’étendent jusqu’à la moitié de la queue et par delà. Cet oiseau a été envoyé de la Martinique ; celui de Cayenne[NdÉ 3], représenté planche 607, fig. 1, en diffère parce qu’il est plus petit ; que l’espèce de coqueluchon qui couvre la tête, le cou, etc., est noir, égayé par quelques taches blanches sur les côtés du cou, et par de petites mouchetures rougeâtres

  1. En latin, icterus minor, turdus minor varius, xanthornus minor ; en français, carouge ; quelques-uns lui ont donné le nom d’oiseau de Banana, comme au troupiale. M. Brisson le regarde, t. II, p. 116, comme le même oiseau que le xochitol altera de Fernandez, cap. cxxv, dont j’ai parlé plus haut ; cependant il construit son nid différemment dans le même pays, et d’ailleurs le plumage n’est point du tout le même, ce qui aurait dû être pour M. Brisson une raison décisive de ne point rapporter ces deux oiseaux à la même espèce.
  1. C’est une variété du Troupiale noir de Buffon. [Note de Wikisource : Plusieurs nomenclateurs ont formulé l’hypothèse qu’il s’agit d’un individu albinos d’une espèce de quiscale.]
  2. Icterus bonana Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Icterus bonana Linnæus, vulgairement oriole de Martinique. Comme indiqué plus haut, la division traditionnelle entre troupiales, carouges et cassiques a été profondément remaniée, de sorte qu’il faut ramener chaque indication de cette article à l’espèce qu’il concerne, et non pas à l’ensemble des carouges.]
  3. Icterus varius (Oriolus varius Gmel.) [Note de Wikisource : probablement l’actuel Icterus spurius Linnæus, vulgairement oriole des vergers ; cf. l’article du siffleur].