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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/120

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THÉORIE DE LA TERRE.

la mer, en la prenant dans toute son étendue, soit d’un quart de mille d’Italie, c’est-à-dire d’environ 230 toises : la surface de toute la terre étant de 170,981,012 milles, la surface de la mer est de 85,490,506 milles carrés, qui étant multipliés par ¼, profondeur de la mer, donnent 21,372,626 milles cubiques pour la quantité d’eau contenue dans l’océan tout entier. Maintenant, pour calculer la quantité d’eau que l’Océan reçoit des rivières, prenons quelque grand fleuve dont la vitesse et la quantité d’eau nous soit connues ; le Pô, par exemple, qui passe en Lombardie, et qui arrose un pays de 380 milles de longueur, suivant Riccioli : sa largeur, avant qu’il se divise en plusieurs bouches pour tomber dans la mer, est de cent perches de Bologne, ou de mille pieds, et sa profondeur de dix pieds ; sa vitesse est telle, qu’il parcourt 4 milles dans une heure : ainsi le Pô fournit à la mer 200,000 perches cubiques d’eau en une heure, ou 4,800,000 dans un jour. Mais un mille cubique contient 125,000,000 perches cubiques : ainsi il faut vingt-six jours pour qu’il porte à la mer un mille cubique d’eau. Reste maintenant à déterminer la portion qu’il y a entre la rivière du Pô et toutes les rivières de la terre prises ensemble, ce qu’il est impossible de faire exactement ; mais pour le savoir à peu près, supposons que la quantité d’eau que la mer reçoit par les grandes rivières dans tous les pays, soit proportionnelle à l’étendue et à la surface de ces pays, et que par conséquent le pays arrosé par le Pô et par les rivières qui y tombent, soit à la surface de toute la terre sèche en même proportion que le Pô est à toutes les rivières de la terre. Or, par les cartes les plus exactes, le Pô, depuis sa