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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/171

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ART. XI. MERS ET LACS.

cette mer, elles empêchent aujourd’hui d’aborder en cet endroit : tout ce pays cependant, à en juger par les cartes, a été côtoyé et reconnu en entier ; il forme une grande presqu’île à l’extrémité de laquelle sont les deux détroits de Forbisher et l’île de Frisland, où il fait un froid extrême, quoiqu’ils ne soient qu’à la hauteur des Orcades, c’est-à-dire à 60 degrés.

Entre la côte occidentale du Groenland et celle de la terre de Labrador, l’Océan fait un golfe et ensuite une grande mer méditerranée, la plus froide de toutes les mers, et dont les côtes ne sont pas encore bien reconnues. En suivant ce golfe droit au nord, on trouve le large détroit de Davis, qui conduit à la mer Christiane, terminée par la baie de Baffin, qui fait un cul-de-sac dont il paroît qu’on ne peut sortir que pour tomber dans un autre cul-de-sac , qui est la baie d’Hudson. Le détroit de Cumberland, qui peut, aussi bien que celui de Davis, conduire à la mer Christiane, est plus étroit et plus sujet à être glacé ; celui d’Hudson, quoique beaucoup plus méridional, est aussi glacé pendant une partie de l’année ; et on a remarqué dans ces détroits et dans ces mers méditerranées un mouvement de flux et reflux très fort, tout au contraire de ce qui arrive dans les mers méditerranées de l’Europe, soit dans la Méditerranée, soit dans la mer Baltique, où il n’y a point de flux et de reflux ; ce qui ne peut venir que de la différence du mouvement de la mer, qui, se faisant toujours d’orient en occident, occasione de grandes marées dans les détroits qui sont opposés à cette direction de mouvement, c’est-à-dire dans les détroits dont les ouvertures sont tournées vers l’orient, au lieu que dans ceux de l’Europe,