Aller au contenu

Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/175

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
169
ART. XI. MERS ET LACS.

L’ancien et ie nouveau continent paroissent donc tous les deux avoir été rongés par l’Océan à la même hauteur et à la même profondeur dans les terres ; tous deux ont ensuite une vaste mer méditerranée et une grande quantité d’îles qui sont encore situées à peu près à la même hauteur : la seule différence est que l’ancien continent étant beaucoup plus large que le nouveau, il y a dans la partie occidentale de cet ancien continent une mer méditerranée occidentale qui ne peut pas se trouver dans le nouveau continent ; mais il paroît que tout ce qui est arrivé aux terres orientales de l’ancien monde est aussi arrivé de même aux terres orientales du Nouveau-Monde, et que c’est à peu près dans leur milieu et à la même hauteur que s’est faite la plus grande destruction des terres, parce qu’en effet c’est dans ce milieu et près de l’équateur qu’est le plus grand mouvement de l’Océan.

Les côtes de la Guiane, comprises entre l’embouchure du fleuve Orenoque et celle de la rivière des Amazones, n’offrent rien de remarquable ; mais cette rivière, la plus large de l’univers, forme une étendue d’eau considérable auprès de Coropa, avant que d’arriver à la mer par deux bouches différentes qui forment l’île de Caviana. De l’embouchure de la rivière des Amazones jusqu’au cap Saint-Roch, la côte va presque droit de l’ouest à l’est, du cap Saint-Roch au cap Saint-Augustin, elle va du nord au sud ; et du cap Saint-Augustin à la baie de Tous-les-Saints, elle retourne vers l’ouest ; en sorte que cette partie du Brésil fait une avance considérable dans la mer, qui regarde directement une pareille avance de terre que fait l’Afrique en sens opposé. La baie de Tous-les-Saints