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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/177

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ART. XI. MERS ET LACS.

qui est coupée par un détroit qui forme l’île de Ceylan, et qui regarde le midi, comme toutes les autres. Jusqu’ici nous ne voyons pas qu’on puisse donner la raison de cette singularité, et dire pourquoi les pointes de toutes les grandes presqu’îles sont toutes tournées vers le midi, et presque toutes coupées à leurs extrémités par des détroits.

En remontant de la Terre-de-Feu tout le long des côtes occidentales de l’Amérique méridionale, l’Océan rentre assez considérablement dans les terres, et cette côte semble suivre exactement la direction des hautes montagnes qui traversent du midi au nord toute l’Amérique méridionale depuis l’équateur jusqu’à la Terre-de-Feu. Près de l’équateur, l’Océan fait un golfe assez considérable, qui commence au cap Saint-François, et s’étend jusqu’à Panama, où est le fameux isthme qui, comme celui de Suez, empêche la communication des deux mers, et sans lesquels il y auroit uue séparation entière de l’ancien et du nouveau continent en deux parties ; de là il n’y a rien de remarquable jusqu’à la Californie, qui est une presqu’île fort longue, entre les terres de laquelle et celles du Nouveau-Mexique, l’Océan fait un bras qu’on appelle la mer Vermeille, qui a plus de 200 lieues d’étendue en longueur. Enfin on a suivi les côtes occidentales de la Californie jusqu’au 43e degré ; et à cette latitude, Drake, qui le premier a fait la découverte de la terre qui est au nord de la Californie, et qui l’a appelée Nouvelle-Albion, fut obligé, à cause de la rigueur du froid, de changer sa route, et de s’arrêter dans une petite baie qui porte son nom ; de sorte qu’au delà du 43e ou du 44e degré, les mers de ces