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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/207

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ART. XI. MERS ET LACS.

est trop froid, et dont les côtes sont glacées, surtout vers le nord : mais ce qui doit faire douter encore beaucoup de l’existence de ce passage par le fond de la baie de Hudson, ce sont les terres que Behring et Tschirikow ont découvertes, en 1741, sous la même latitude que la baie de Hudson ; car ces terres semblent faire partie du grand continent de l’Amérique, qui paroît continu sous cette même latitude jusqu’au cercle polaire : ainsi ce ne seroit qu’au dessous du 55e degré que ce passage pourroit aboutir à la mer du Sud. (Add. Buffon.)

Sur les lacs salés de l’Asie.

* Dans la contrée des Tartares Ufiens, ainsi appelés parce qu’ils habitent les bords de la rivière Uf, il se trouve, dit M. Pallas, des lacs dont l’eau est aujourd’hui salée, et qui ne l’étoit pas autrefois. Il dit la même chose d’un lac près de Miacs, dont l’eau étoit ci-devant douce, et qui est actuellement salée.

L’un des lacs les plus fameux par la quantité de sel qu’on en tire, est celui qui se trouve vers les bords de la rivière Isel, et que l’on nomme Soratschya. Le sel en est en général amer : la médecine l’emploie comme un bon purgatif ; deux onces de ce sel forment une dose très forte. Vers Kurtenegsch, les bas-fonds se couvrent d’un sel amer, qui s’élève comme un tapis de neige à deux pouces de hauteur ; le lac salé de Korjackof fournit annuellement trois cent mille pieds cubiques de sel[1] ; le lac de Jennu en donne aussi en abondance.

  1. Le pied cubique pèse trente-cinq livres, de seize onces chacune.