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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/231

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ART. XIII. INÉGALITÉS DU FOND DE LA MER.

mêmes routes et le même cours, en sorte que ceux qui alloient au sud vont au nord, ceux qui couloient vers le sud-est vont au nord-ouest, etc. ; et ils ont la même étendue en longueur et en largeur, la même vitesse, etc. ; et leur cours au milieu des autres eaux de la mer se fait précisément de la même façon qu’il se feroit sur la terre entre deux rivages opposés et voisins, comme on le voit aux Maldives et entre toutes les îles de la mer des Indes, où les courants vont, comme les vents, pendant six mois dans une direction, et pendant six autres mois dans la direction opposée. On a fait la même remarque sur les courants qui sont entre les bancs de sable et entre les hauts-fonds ; et en général tous les courants, soit qu’ils aient pour cause le mouvement du flux et du reflux, ou l’action des vents, ont chacun constamment la même étendue, la même largeur, et la même direction dans tout leur cours, et ils sont très différents les uns des autres en longueur, en largeur, en rapidité, et en direction ; ce qui ne peut venir que des inégalités des collines, des montagnes, et des vallées, qui sont au fond de la mer, comme l’on voit qu’entre deux îles le courant suit la direction des côtes aussi bien qu’entre les bancs de sable, les écueils, et les hauts-fonds. On doit donc regarder les collines et les montagnes du fond de la mer comme les bords qui contiennent et qui dirigent les courants, et dès lors un courant est un fleuve, dont la largeur est déterminée par celle de la vallée dans laquelle il coule, dont la rapidité dépend de la force qui le produit, combinée avec le plus ou le moins de largeur de l’intervalle par où il doit passer, et enfin dont la direction est tracée par la position des collines