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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/284

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THÉORIE DE LA TERRE.

coup de vitesse, et ce canal paroissoit gros comme le doigt, et le même bruit continuoit toujours. Ensuite la lumière nous en ôta la vue, et nous connûmes que cette trombe étoit finie, parce que nous vîmes que cette trombe ne s’élevoit plus, et ainsi la durée n’avoit pas été de plus d’un demi-quart d’heure. Celle-là finie, nous en vîmes une autre du côté du midi, qui commença de la même manière qu’avoit fait la précédente ; presque aussitôt il s’en fit une semblable à côté de celle-ci vers le couchant, et incontinent après une troisième à côté de cette seconde : la plus éloignée des trois pouvoit être à portée du mousquet loin de nous ; elles paroissoient toutes trois comme trois tas de paille hauts d’un pied et demi ou de deux, qui fumoient beaucoup, et faisoient même bruit que la première. Ensuite nous vîmes tout autant de canaux qui venoient depuis les nues sur ces endroits où l’eau étoit élevée, et chacun de ces canaux étoit large par le bout qui tenoit à la nue, comme le large bout d’une trompette, et faisoit la même figure (pour l’expliquer intelligiblement) que peut faire la mamelle ou la tette d’un animal tirée perpendiculairement par quelque poids. Ces canaux paroissoient blancs d’une blancheur blafarde, et je crois que c’étoit l’eau qui étoit dans ces canaux transparents qui les faisoit paroître blancs : car apparemment ils étoient déjà formés avant que de tirer l’eau, selon qu’on peut juger par ce qui suit : et lorsqu’ils étoient vides, ils ne paroissoient pas, de même qu’un canal de verre fort clair, exposé au jour devant nos yeux à quelque distance, ne paroît pas, s’il n’est rempli de liqueur teinte. Ces canaux n’étoient pas droits, mais courbés en quel-