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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/293

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ART. XV. TROMBES.

ce vent eût cessé ; le nuage duquel cette trombe dépendoit, et auquel elle tenoit, étoit encore violemment poussé ; le soleil se montroit en même temps derrière lui, eu égard à la direction du vent : c’étoit le 6 janvier, vers les onze heures du matin.

2o Ces trombes se sont formées pendant le jour, dans des nuées détachées, fort épaisses en apparence, bien plus étendues que profondes, et bien terminées par dessous parallèlement à l’horizon, le dessous de ces nuées paroissant toujours fort noir.

3o Toutes ces trombes se sont montrées d’abord sous la forme de cônes renversés, dont les bases étoient plus ou moins larges.

4o De ces différentes trombes qui s’annonçoient par ces cônes renversés, et qui quelquefois tenoient au même nuage, quelques unes n’ont pas eu leur entier effet : les unes se sont dissipées à une petite distance du nuage ; les autres sont descendues vers la surface de la mer, et en apparence fort près, sous la forme d’un long cône aplati, très étroit, et pointu par le bas. Dans le centre de ce cône, et sur toute sa longueur, régnoit un canal blanchâtre, transparent, et d’un tiers environ du diamètre du cône, dont les deux côtés étoient fort noirs, surtout dans le commencement de leur apparence.

Elles ont été observées d’un point de l’île de Bourbon élevé de cent cinquante toises au dessus du niveau de la mer, et elles étoient, pour la plupart, à trois, quatre, ou cinq lieues de distance de l’endroit de l’observation, qui étoit la maison même de l’observateur.

Voici la description détaillée de ces trombes.