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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/334

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THÉORIE DE LA TERRE.

duisent encore un autre effet sensible en faisant baisser le niveau des mers ; sa hauteur s’est déjà déprimée de deux mille toises par ces affaissements successifs depuis la première occupation des eaux ; et comme toutes les cavernes sous-marines ne sont pas encore à beaucoup prés entièrement écroulées, il est plus que probable que l’espace des mers s’approfondissant de plus en plus, se rétrécira par la surface, et que par conséquent l’étendue de tous les continents terrestres continuera toujours d’augmenter par la retraite et rabaissement des eaux.

Une seconde cause, plus puissante que la première, concourt avec elle pour produire le même effet ; c’est la rupture et l’affaissement des cavernes par l’effort des feux sous-marins. Il est certain qu’il ne se fait aucun mouvement, aucun affaissement dans le fond de la mer, que sa surface ne baisse ; et si nous considérons en général les effets des feux souterrains, nous reconnoîtrons que, dès qu’il y a du feu, la commotion de la terre ne se borne point à de simples trépidations, mais que l’effort du feu soulève, entr’ouvre la mer et la terre par des secousses violentes et réitérées, qui non seulement renversent et détruisent les terres voisines, mais encore ébranlent celles qui sont éloignées, et ravagent et bouleversent tout ce qui se trouve sur la route de leur direction.

Ces tremblements de terre, causés par les feux souterrains, précèdent ordinairement les éruptions des volcans et cessent avec elles, et quelquefois même au moment où ce feu renfermé s’ouvre un passage dans les flancs de la terre, et porte sa flamme dans les airs. Souvent aussi ces tremblements épouvantables conti-