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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/348

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THÉORIE DE LA TERRE.

tableaux poétiques de Pindare, de Virgile, et par les descriptions des auteurs anciens et modernes, combien en dix-huit ou dix-neuf cents ans la face entière de cette montagne et des contrées adjacentes a subi de changements et d’altérations par les tremblements de terre, par les éruptions, par les torrents de laves, et enfin par la formation de la plupart des collines et des gouffres produits par tous ces mouvements. Au reste, j’ai tiré les faits que je viens de rapporter de l’excellent ouvrage de M. Brydone, et j’estime assez l’auteur pour croire qu’il ne trouvera pas mauvais que je ne sois pas de son avis sur la puissance de l’aspiration des volcans et sur quelques autres conséquences qu’il a cru devoir tirer des faits ; personne, avant M. Brydone, ne les avoit si bien observés et si clairement présentés, et tous les savants doivent se réunir pour donner à son ouvrage tous les éloges qu’il mérite.

Les torrents de verre en fusion, auxquels on a donné le nom de laves, ne sont pas, comme on pourroit le croire, le premier produit de l’éruption d’un volcan : ces éruptions s’annoncent ordinairement par un tremblement de terre plus ou moins violent, premier effet de l’effort du feu qui cherche à sortir et à s’échapper au dehors ; bientôt il s’échappe en effet, et s’ouvre une route dont il élargit l’issue, en projetant au dehors les rochers et toutes les terres qui s’opposoient à son passage ; ces matériaux, lancés à une grande distance, retombent les uns sur les autres, et forment une éminence plus ou moins considérable, à proportion de la durée et de la violence de l’éruption. Comme toutes les terres rejetées sont pénétrées de feu, et la plupart converties en cendres ardentes, l’éminence qui en est