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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/368

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THÉORIE DE LA TERRE.

montagnes, composés de lits de pierres naturelles, de terre couleur de châtaigne, de craie et de pierres blanches qui ne paroissent nullement avoir été liquéfiées par le feu…

» On voit tout autour du Vésuve les ouvertures qui s’y sont faites en différents temps, et par lesquelles sortent les laves, ces torrents de matières, qui sortent quelquefois des flancs, et qui tantôt courent sur la croupe de la montagne, se répandent dans les campagnes, et quelquefois jusqu’à la mer, et s’endurcissent comme une pierre lorsque la matière vient à se refroidir…

» À la cime du Vésuve on ne voit qu’une espèce d’ourlet ou de rebord de quatre à cinq palmes de large, qui, prolongé autour de la cime, décrit une circonférence de cinq mille six cent vingt-quatre pieds de Paris. On peut marcher commodément sur ce rebord. Il est tout couvert d’un sable brûlé, qui est rouge en quelques endroits, et sous lequel on trouve des pierres partie naturelles, partie calcinées… On remarque, dans deux élévations de ce rebord, des lits de pierres naturelles, arrangées comme dans toutes les montagnes ; ce qui détruit le sentiment de ceux qui regardent le Vésuve comme une montagne qui s’est élevée peu à peu au dessus du plan du vallon…

» La profondeur du gouffre où la matière bouillonne est de cinq cent quarante-trois pieds : pour la hauteur de la montagne depuis sa cime jusqu’au niveau de la mer, elle est de seize cent soixante-dix-sept pieds, qui font le tiers d’un mille d’Italie.

» Cette hauteur a vraisemblablement été plus considérable. Les éruptions qui ont changé la forme exté-