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Page:Buies - Au portique des Laurentides, 1891.djvu/11

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UNE PAROISSE MODERNE

seul rang de terre en culture, et s’étendait sur une longueur d’environ sept milles. Ce qu’on appelait alors le village, c’est-à-dire un groupe de sept habitations, n’était pas situé où l’est aujourd’hui la « ville, » mais à un mille et demi de là, au point d’intersection de trois chemins, dans un endroit qui a retenu le nom de La Chapelle, parce qu’on y célébrait les offices religieux, dans une petite chapelle longue de trente pieds, élevée sur le bord de la rivière.

Jusqu’alors Saint-Jérôme n’avait été qu’une mission où M. Poirier, curé de Sainte-Anne-des-Plaines, paroisse voisine, venait dire la messe tous les quinze jours. Plus tard, un prêtre de descendance irlandaise, mais d’éducation toute française, M. Blyth, vint se fixer à La Chapelle, où il demeurait dans une petite maison, avec ses père et mère, et d’où il allait desservir, deux fois par mois, la mission voisine de Saint-Colomban. Cela dura ainsi quelques années, mais le jour vint où Saint-Jérôme s’étant tranquillement développé par l’action du temps, et des colonies nouvelles s’étant formées en plusieurs endroits des environs, on reconnut qu’il valait mieux construire l’église sur le terrain qu’elle occupe aujourd’hui, situation plus centrale qui permettait de réunir en un seul faisceau les intérêts