Aller au contenu

Page:Buies - Au portique des Laurentides, 1891.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
23
UNE PAROISSE MODERNE

d’énormes étendues de terre, puis les marchands de bois, puis les marchands locaux, enfin et par-dessus tout, un préjugé inepte, aveugle, plus difficile à vaincre que tous les autres obstacles réunis, et qui consistait à croire que ce pays-ci ne valait rien en dehors du littoral du fleuve, des bords des rivières et de certaines vallées, dont on avait encore soin de limiter l’étendue et la fertilité, dans l’intérieur de la province. On entendait répéter dans toutes les occasions cette phrase banale qui, cependant, avait l’air toujours nouvelle :

« Que voulez-vous qu’on fasse dans un pays comme celui-ci, pays de montagnes et de sept mois d’hiver, où il ne restera plus rien pour nourrir nos descendants, quand les terres actuelles seront épuisées ?… » Eh bien ! il arrive qu’aujourd’hui l’on a fait une découverte, et cette découverte c’est que la province de Québec est un des pays les plus avantageusement doués et les plus riches qu’il y ait au monde. L’avenir qui nous est réservé est incommensurable ; seulement il fallait des hommes pour le comprendre et pour l’indiquer. Ces hommes sont venus, heureusement, à l’heure nécessaire ; ils ont imprimé une direction féconde et nous n’avons plus qu’à nous