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Page:Buies - Au portique des Laurentides, 1891.djvu/33

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UNE PAROISSE MODERNE

nombrables bouquets d’arbustes, comme des grappes suspendues et balancées sans cesse sur un abîme fuyant.

Parvenue auprès de Saint-Jérôme la rivière du Nord reprend une allure paisible et s’écoule sur un lit de roches, entre des bords escarpés qui mettent la ville à l’abri des inondations. Elle s’élargit même dans le voisinage en un bassin dont l’eau n’a pas moins d’une trentaine de pieds de profondeur, dans les plus grandes sécheresses, et le long de la rivière, on peut multiplier à discrétion les pouvoirs hydrauliques, sans crainte de voir jamais diminuer leur volume alimenté sans cesse par des lacs nombreux de l’intérieur, tels que les lacs Massou, Manitou, Cornu, des Sables, de la Rouge, Sainte-Marie, Saint-Joseph… etc., etc.

Et des arbres, des arbres partout ! Peut-être leur épais ombrage assombrit-il la ville, qui ressemble à un robuste jardin taillé dans la forêt ; mais ce qu’il enlève à l’éclat d’un soleil brûlant, il le rend en fraîcheur et en parfums, pendant que les montagnes et les grands bois voisins envoient à Saint-Jérôme leurs vigoureuses et bienfaisantes émanations, qui l’ont