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LE CURÉ LABELLE

que nous venons de signaler, l’antique presbytère, déjà vénérable dans sa soutane en grès de Potsdam, large construction élevée au seuil des Laurentides, sous la garde des grands ormes et des grands peupliers qui l’inondent de leur feuillage ; flanquée de jardins et ceinturée d’une vaste galerie où le soleil jette des rayons tempérés par l’épais ombrage des bois, et où la lune vient bercer en paix ses longs rêves nocturnes, à l’unisson des tendres et discrètes harmonies de la nature ; enfin asile libre et toujours ouvert aux nombreux curés de la région du Nord qui vont et viennent incessamment, obligés et enchantés d’arrêter à Saint-Jérôme, à l’aller et au retour, et d’y retremper leur courage si souvent éprouvé dans leurs rudes et pénibles missions des montagnes.

À côté est l’église, aussi en grès de Potsdam, à laquelle on communique du presbytère par une allée à travers le jardin. Elle devait être bien grande pour la population, autrefois, dans les commencements de Saint-Jérôme ; aujourd’hui elle est beaucoup trop petite. Le « curé » voulait en faire construire une nouvelle, sur un plan monumental, au centre d’un vaste carré faisant face à quatre rues ; il avait déjà sacrifié