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Page:Buies - Au portique des Laurentides, 1891.djvu/9

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DES LAURENTIDES

tions les plus avantageuses et la nature la plus favorable à l’agriculteur et au colon.

Il en est ainsi jusqu’à une douzaine de lieues environ en arrière de Montréal, alors que les Laurentides se reforment de nouveau et semblent vouloir rattacher définitivement leur chaîne interrompue. Nous sommes là en présence de la région qui s’appelle les « Cantons du Nord, » et qu’ont à jamais illustrée les glorieux travaux et l’apostolat patriotique du curé Labelle. Au seuil de cette région s’élève la petite ville de Saint-Jérôme, qui en est le chef-lieu, le foyer d’alimentation, le point d’où rayonnent tous les mouvements initiateurs, toutes les forces impulsives qui communiquent à cette vaste contrée, à peine sortie de l’embryon, la vie, l’activité, l’énergie et la détermination de croître, de grandir et d’atteindre sans défaillance jusqu’aux dernières limites de son développement.

Au portique laurentien, qui s’entr’ouvre sur le nord profond et mystérieux, Saint-Jérôme apparaît comme le génie qui préside à ses destins, qui lui souffle l’âme dont il est animé, qui l’exalte et le pousse à la conquête de ce que tient en réserve pour lui une nature puissante et féconde.