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Page:Buies - Chroniques, Tome 1, Humeurs et caprices, 1884.djvu/352

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de l’écaille ; s’il pouvait y vivre indéfiniment renfermé, comme l’huître, il attendrait, dans une immobilité satisfaite, le réveil des morts à la vallée de Josaphat, sans se douter un instant que le monde s’agite autour de lui. Pourvu qu’il puisse dire tous les ans : « Je vous la souhaite ! » qu’il soit rond comme une balle le lendemain de chaque fête, qu’il en ait de ces fêtes à tout propos, inventées uniquement, je crois, pour faire concurrence aux innombrables fêtes d’obligation de son pays, c’est tout ce que le Canadien désire ici-bas. Le reste, il sait bien qu’il l’aura dans l’autre monde, pour lequel seul il semble vouloir vivre.