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Page:Buies - Chroniques, Tome 1, Humeurs et caprices, 1884.djvu/406

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suite plutôt que de moisir sur des terres que tu ne peux plus ni engraisser, ni égoutter, ni clôturer ; laisse tes cochons, tes poules, tes vaches efflanquées, jette au loin toute cette misère qui pend à toi, quitte ta demeure à moitié déserte et lance-toi dans les opulentes prairies de l’Ouest. Là, du moins, ta jeunesse te servira à quelque chose ; et, si tu n’en as plus, tu trouveras bien d’autres choses qui la remplaceront ; tu ne t’épuiseras plus dans une existence condamnée ; et si tu veux garder ta race, ta religion, le génie et la langue de tes pères, tu le pourras cent fois mieux qu’ici où tu cours le risque de tout perdre avant deux générations.

J’ai dit.