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Page:Buies - Chroniques, Tome 1, Humeurs et caprices, 1884.djvu/94

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World en reçoivent cent. Le rédacteur du Times, qui est chargé spécialement des grands articles de fond, reçoit $150 par semaine, et les autres entre $60 et $75.00. C’est assez pour faire venir l’eau à la bouche, mais guère en proportion de ces grands journaux dont les bureaux sont de véritables départements publics. Quand on songe que le propriétaire du Herald s’est payé dernièrement la fantaisie de donner $100,000 pour l’érection d’une église, on se demande qui l’empêcherait de doubler le salaire de ses rédacteurs qui en ont plus besoin que tous les temples du monde !



À Messrs. Louis Perrault & Cie.,

propriétaires du Pays.[1]
15 Octobre.

Ah ça ! mes propriétaires, est-ce que vous voulez promener la révolution radicale en charrette jusque dans nos paisibles campagnes ? Depuis deux ou trois jours on n’entend plus parler que des petites voitures

  1. La présente chronique a besoin d’un mot d’éclaircissement. Les MM. Perrault, imprimeurs, de Montréal, alors propriétaires du Pays, en avaient fait en quelques mois le premier journal français du Canada. Leur activité, leur esprit d’entreprise et l’éclat dont ils l’environnaient, promettaient au Pays un bel avenir. Les premiers, ils avaient imaginé de faire distribuer le Pays à la campagne par des facteurs spéciaux, conduisant des petites voitures rouges, couleur du parti libéral. Qui aurait pu penser alors que le Pays dût si tôt mourir, lui qui semblait plus vigoureux que jamais ?