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Page:Buies - Chroniques, Tome 2, Voyages, 1875.djvu/242

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VOYAGES

mais pour moi, j’y étais préparé, je le connaissais d’avance, je l’avais entendu bien souvent, et, du reste, le temps me manquait pour faire une nouvelle étude sur place ; je me contentai d’admirer, à la hâte, les merveilles dont j’avais tant de fois entendu parler, et, cinq heures après mon arrivée dans la « cité des jardins du continent américain, » je prenais le train qui allait m’emporter à Détroit, où je voulais rester quelques jours pour me remettre avant de revenir au Canada.


VII.


J’arrivai à Détroit le jeudi matin et je dus attendre jusqu’au mardi suivant que le reste de mes cent dollars me fût expédié d’Omaha. Le mercredi soir, à six heures, j’arrivais à Montréal. C’était bien vrai ! j’étais de retour, mais je ne pouvais pas y croire et je n’osais me montrer. Les circonstances de mon départ avaient été telles qu’un retour aussi subit devait ou me rendre ridicule, ou paraître comme une fantaisie exorbitante ; heureusement que j’avais eu assez de malheurs, assez d’épreuves et assez de souffrances, pendant ce court espace de temps, pour me protéger contre tous les sarcasmes. Je me réservais d’écrire mon voyage, de faire voir qu’on ne fait pas deux mille lieues par caprice, dans des conditions aussi douloureuses,