Aller au contenu

Page:Buies - Chroniques, Tome 2, Voyages, 1875.djvu/289

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
292
CONFÉRENCES

l’homme qui s’est définitivement chargé de son exécution ; nous voulons seulement établir la puissance de nécessité avec laquelle cette entreprise se présente, et son succès plus certain que toute volonté humaine, plus grand peut-être que toutes les espérances.

Le port de Québec peut contenir toutes les marines du monde réunies et donner passage au commerce de l’univers ; la capitale n’est pas seulement située de façon à être un entrepôt immense, mais encore une cité manufacturière de premier ordre : sa dette consolidée ne s’élève qu’à un peu plus de $2, 600, 000, auxquels il convient d’ajouter le million qu’elle a souscrit pour le chemin de fer du nord, et une dette flottante de sept cent quarante-cinq mille dollars. Cette dette, peut-être assez lourde aujourd’hui, quoique bien insignifiante, comparée à celle de la plupart des villes américaines, sera à peine sentie dans quelques années, alors que la population aura pris un accroissement rapide et que le développement du commerce sera tel que la seule différence des fortunes suffira à effacer l’intérêt de la dette avant dix ans.



Une dette n’est jamais lourde, du reste, lorsqu’une population est prospère ; la Grande-Bretagne, malgré sa dette énorme de cinq milliards, ne s’en aperçoit que pour s’en glorifier ; elle y puise même son principal élément de puissance et se fait une richesse de ce qui l’eût menée à la banqueroute, sans le prodigieux essor que prit son commerce dès la fin des guerres de l’empire. Les États-Unis, pourtant