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Page:Buies - L'Outaouais supérieur, 1889.djvu/125

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L’OUTAOUAIS SUPÉRIEUR

cinq autres milles sur la rivière des Quinze, ce qui donnerait cent trente-cinq milles dans un sens, du côté d’Ontario, et cent vingt dans l’autre, du côté de la province de Québec.

L’exécution de ce plan devait, non seulement donner une navigation non interrompue, comme nous venons de le voir, mais encore assécher, à la tête du lac Témiscamingue, des milliers d’acres de terre d’une fécondité incomparable, de larges et grasses prairies de foin sauvage, actuellement baignées par les eaux. Mais le gouvernement fédéral, après avoir fait faire une exploration sur les lieux et une étude du projet par un ingénieur, crut devoir y renoncer à cause des frais énormes auxquels on en évaluait l’exécution. Il n’est pas du tout improbable néanmoins qu’on reprenne un jour ce projet, concurremment avec la canalisation du reste de la rivière des Outaouais.

Les récits chaleureux et l’active propagande du Père Paradis avaient commencé à exciter les imaginations et l’intérêt le plus vif à l’égard de la région du Témiscamingue. Sur ces entrefaites, le 22 mars 1884, l’ardent missionnaire présentait à Mgr Duhamel, évêque d’Ottawa, un rapport succinct de ses explorations, dans lequel il disait entre autres choses :

«  Le sol du Témiscamingue est d’une richesse sans égale dans toute la vallée de l’Outaouais. Terre grise, noire et jaune ; pas une seule pierre sur des étendues de vingt à trente milles carrés. D’autres étendues aussi considérables ne sont que des prairies