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Page:Buies - La Province de Québec, 1900.djvu/129

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LA COLONISATION

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Où il n’y avait que des sentiers il y a aujourd’hui des routes ; ce qui n’était que des postes de chantiers, appelés « Fermes », est converti en groupes coloniaux plus ou moins considérables, en petits villages, quelquefois en paroisses. Rien ne faisait soupçonner à cette époque qu’on osât jamais, en moins de dix ans, pratiquer un chemin de la rivière Rouge à la Lièvre, en pleine forêt, quand, sur les bords de la Rouge même, tout le sol était encore à l’état sauvage. Seul le génie divinatoire du curé Labelle avait devancé les temps et tracé un chemin de fer jusqu’à Maniwaki, c’est-à-dire jusqu’au cœur même de la vaste région septentrionale de la province.

Aujourd’hui, tous les cantons du nord communiquent entre eux par des chemins améliorés, en outre de l’ancienne communication par les lacs et les cours d’eau, qui est encore très commode, très agréable, et qui a conservé son caractère primitif, le charme et le pittoresque du paysage laurentien, si goûté des voyageurs. Les trois vallées de la rivière Rouge, de la Lièvre et de la Gatineau sont reliées entre elles par un excellent chemin carrossable, en attendant qu’elles soient rattachées à la vallée du Saint-Maurice et à celle du Saguenay, et par suite au bassin du lac Saint-Jean, par la ligne du « Grand-Nord », dont la construction sera complétée en juillet 1900, et par celle de l’« Occidental », sous le contrôle du « Pacifique Canadien », qui, actuellement, fonctionne de Montréal à Labelle et qui, dans deux ou trois ans d’ici, aura atteint Maniwaki, sur la Gatineau. De ce dernier endroit, elle ne tardera pas à se prolonger,