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Page:Buies - La vallée de la Matapédia, 1895.djvu/27

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DE LA MATAPÉDIA

La création du chemin de la Matapédia avait engagé bon nombre des habitants des vieilles paroisses à venir se fixer à l’arrière du comté de Rimouski, tant il est vrai que les chemins sont la première des conditions nécessaires à toute colonisation. À l’ouverture de celui de Matapédia il faut attribuer la fondation de Saint-Moïse, paroisse qui compte actuellement cent vingt familles et qui est entrée dans la voie de la prospérité. Elle possède une station de chemin de fer, deux scieries, un moulin à farine, une fromagerie et quatre écoles. Les terres n’y sont encore cultivées que sur les deux côtés du chemin, mais elles sont reconnues pour être excellentes jusqu’à la limite des dernières concessions.


La paroisse encore embryonnaire de Sainte-Marie de Sayabec pénètre, en partie dans la seigneurie de Matapédia, en partie dans les cantons Awantysh et Matane. Elle est agréablement située sur les rives de la rivière Sayabec, à quelques arpents du lac Matapédia et de la station de l’Intercolonial. Le village renferme deux magasins, un bureau de poste, deux écoles et une chapelle érigée en 1892 et desservie par le curé de Saint-Moïse. La confection du bardeau s’y fait sur une grande échelle et donne de l’ouvrage à plusieurs centaines d’hommes.

Se développant sur une superficie de quatre-vingt milles environ — dix de profondeur sur huit de largeur — la paroisse de Sayabec est à vrai dire une vaste plaine, traversée de jolies rivières, abondant en bois de toute sorte et possédant un sol arable de première qualité. Elle communique, par un passage naturel, avec la région lointaine des lacs Métis et Patabédia.