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Page:Buies - Les Poissons et les Animaux à fourrure du Canada, 1900.djvu/38

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II


La morue se rencontre dans toutes les mers de l’hémisphère boréal comprises entre le 40e et le 60e degrés de latitude.

Depuis le quatorzième siècle la morue est l’objet d’une pêche extrêmement active chez toutes les nations maritimes. Cependant, il n’y a pas la moindre apparence que le nombre en est ou puisse jamais diminuer. Le rendez-vous général des morues paraît être sur le grand banc qui s’étend devant Terreneuve, auquel on donne, à cause de cela, le nom de « grand banc de morue. » C’est une saillie sous-marine de cent lieues de long sur soixante de large. L’accumulation de ces poissons y est quelquefois si grande, que, du matin au soir, les pêcheurs ne sont occupés qu’à jeter la ligne, à la retirer, à éventrer la morue prise pour amorcer leurs hameçons avec ses entrailles. Elles y sont si pressées les unes contre les autres, qu’une ligne, jetée au hasard au milieu d’elles, en accroche souvent plusieurs par une partie quelconque du corps. Un seul homme peut en prendre de trois à quatre cents en un jour.

Leur voracité dépasse toute expression. Elles se jettent indifféremment sur tout ce qui se présente ; mais heureusement pour