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Page:Buies - Québec en 1900, conférence, 1893.djvu/65

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québec en 1900

l’idée de vous en bercer. J’ai voulu vous dire ce soir ce que je voyais, ce que je sentais comme devant être l’avenir assuré de la ville chère entre toutes aux Canadiens-Français.

Au printemps, dès que les premiers chauds rayons du soleil animent le sol paralysé par six mois d’hiver et font courir la sève figée dans les troncs et les branches des arbres, vous voyez en un jour les bourgeons apparaître et s’ouvrir, la terre se couvrir subitement d’une abondante et ruisselante verdure, les forêts se revêtir d’un doux et luxueux feuillage, le sol, attendri par les tièdes baisers de l’air, s’offrir sans résistance au soc de la charrue, la nature entière transformée, sortie de son long sommeil avec une physionomie, une jeunesse et une vigueur nouvelles.

Ainsi fera Québec sortant, au printemps de « 93 », de son sommeil de cinquante ans. Ce printemps va se prolonger quelques années sous nos yeux ; mais, avec le siècle prochain qui, déjà, nous tend les bras, nous entrerons en pleine floraison, et le Québec de l’avenir luira dans toute sa beauté et sa splendeur aux yeux de ceux qui n’auront pu contempler jusque là que le Québec du passé.

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