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Page:Buies - Récits de voyages, 1890.djvu/179

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à travers les laurentides

ingénieux. Le Windsor restera célèbre dans les annales du chemin de fer du lac Saint-Jean. C’est une hutte comme toutes les autres, mais beaucoup plus spacieuse et bien mieux faite, bourrelée et capitonnée dans les intervalles des troncs d’arbres, ayant des divisons à l’intérieur, un rez-de-chaussée où se trouve une grande salle à manger, plusieurs chambres privées et un premier étage qui, converti en dortoir, peut loger commodément une trentaine d’hommes. C’est là que fut donné dans l’automne de 1888 un grand bal, auquel assistèrent une soixantaine de gentlemen, de dames et de demoiselles de la ville, venus dans un convoi spécial. Le même soir les travailleurs de la ligne offraient aux quatre entrepreneurs de sections un testimonial, sous forme de service en argent, en témoignage du bon accord, de la cordialité et de l’excellent esprit qui régnaient entre tous ceux, à quelque condition qu’ils appartînssent, qui travaillaient à l’exécution de cette entreprise, jugée comme impossible à son début, et menée si rondement, si merveilleusement vite par le plus entreprenant des entrepreneurs, M. Beemer.

Ce fut un spectacle inouï, invraisemblable, que celui de ce bal donné en plein cœur de la