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Page:Buies - Récits de voyages, 1890.djvu/194

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récits de voyages

et c’est ainsi que cette fameuse jetée Louise, que l’on a tant stigmatisée comme étant une dépense inutile, faite uniquement pour favoriser ce fossile dédaigné qu’on appelle « la vieille cité de Champlain, » va devenir d’une nécessité indispensable, non seulement pour Québec, mais encore pour la province entière.

Quoi ! il faudra avant longtemps la border de quais, sur toute sa longueur, rien que pour recevoir le bois qui y arrivera de tous les côtés, soit par le chemin de fer du lac Saint-Jean, soit par celui de Sainte-Anne, soit par celui du Pacifique, lorsqu’aura été construit l’embranchement de ce dernier qui, partant de Saint-Augustin, touchera au Cap Rouge, longera le Foulon, s’arrêtera au besoin pour charger les steamers Allan, et, parcourant toute la rue Dalhousie, viendra également, à son tour, s’arrêter sur la jetée Louise et y déposer dans les navires transatlantiques les dépouilles de nos forêts. Voyez-vous d’ici quel brillant avenir pour cette vieille cité de Champlain, enserrée, embrassée jusqu’aujourd’hui par un cercle de fer, et retentissant maintenant des mille échos de l’activité humaine ! C’est alors qu’il faudra répandre la lumière électrique à profu-