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Page:Buies - Récits de voyages, 1890.djvu/231

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récits de voyage

câline d’une vénérable matrone, qui avait l’honneur de causer avec mon bisaïeul.


Sans vouloir médire de nous-mêmes outre mesure, l’occasion n’est-elle pas excellente pour dire tout doucement, en passant, que le goût du vieux pour le vieux est une de nos grandes faiblesses, à nous, Québecquois. Il n’y a rien entre autres que nous aimions autant que les maisons brûlées, et il va s’en dire que plus il y a longtemps qu’elles le sont, plus nous y tenons… Ça devient antique !

Nous avons vraiment trop de choses pour occuper notre vie, sans aller la remplir des ruines du passé ; ce n’est pas que l’archéologie et la recherche historique ne soient de nobles occupations, des sciences absolument indispensables ; non, certes, car sans elles il n’y aurait que ténèbres autour de nous ; la connaissance et le progrès de l’art seraient impossibles, de même que la conduite des affaires humaines ; l’expérience des temps passés, si féconde, serait perdue pour nous, de même que les plus beaux monuments de